Retour (trop) tardif [PV n'importe qui+Nanao]

[N'importe qui peut venir, mais Nanao est censée venir me décalquer la tête, donc ca commence à deux, pis ça finit à trois, enfin si j'suis encore vivant.]

La Soul Society. Une véritable cité où convergent toutes les ames qui ont quitté le monde des humains. D'habitude animée, elle ne l'est pas en ce moment. Que ce soit dans le Sereitei ou dans le Rukongai, tout est calme. Qu'il s'agissent des simples âmes, ou des plus puissants Shinigamis, ils ne font rien en ce moment. Que se passe-t-il donc pour que personne ne fasse rien? La réponse est bien vite trouvée quand on regarde la couleur du ciel. Ce dernier, bien que magnifique à regarder avec ses nombreux nuages, qui continuent leur route peu importe le temps, est d'une couleur rappelant celle de l'océan. Pendant ce temps, les oiseaux qui d'habitude gazouillent joyeusement pour annoncer le matin, se taisent en ayant replié leurs ailes, et le ciel sèche ses larmes après avoir abreuvé la nature de ses bienfaits, et rendu à la végétation sa belle couleur émeraude. Les rayons du soleil sont absent, et ne pointent pas à travers les nuages pour gonfler les coeurs des hommes. C'est alors que les escargots, qui ne se sont pas réveillés... ... C'est hors-sujet. Bon, c'est la nuit, et tout le monde dors.

Maintenant, intéressons-nous de plus près à une zone de la Soul Society, non loin du Rukongai. Dans une foret, pour être plus précis. Cette foret, qui est non seulement magnifique à voir, est aussi un très bon terrain d'entrainement pour les Shinigamis. D'ailleurs, l'un d'entre eux s'y entraine souvent, et délaisse parfois son travail à cause de ça. Evidemment, celui-ci y est encore, et dors comme une masse, couché sur une grosse branche. Son Zanpakutô est rangé et posé derriere lui, et les papiers à classer sont sagement non-classés dans son bureau. Et soudain, un bruit vient déchirer le silence qui régnait dans cette petite clairière. Il s'agissait d'un... ronflement. C'est pas très classe dit comme ca, mais il s'agissait du ronflement d'Hono', qui apparemment, avait commencé sa nuit il y a déja quelques heures. Personne ne pouvait savoir de quoi il révait, mais ce devait être marrant, car il se marrait tout seul dans son sommeil. Evidemment, le rire plus le ronflement, c'était étrangement inconnu, et ceci aurait pu causer son propre réveil. Cependant, il à le sommeil lourd, et rien n'aurait pu le réveiller, à part un étrange pressentimment. Celui-ci ne lui était pas inconnu, et il l'avait senti de nombreuses fois. Et aujourd'hui encore, il revenait obstruer son esprit, pour reprendre l'avantage sur le reste. Il s'agissait principalement d'une personne, et de ce qu'elle allait dire si Hono' continuait à dormir ici. Et surtout, ce qu'il entendit dans son rêve le réveilla brutalement:

-...et si jamais tu as du retard, tu passeras les dix prochains siècles à brosser le fond des toilettes de la onzième ET AVEC UNE BROSSE A DENT !

Ca, ça l'avait reveillé. Ces paroles venaient évidemment de Nanao, la supérieure directe de Hono'. Celle-ci lui avait donné une centaines de papiers à remplir et classer, et il s'était dit qu'il aurait le temps de le faire avant la nuit. Mais évidemment, il n'avait pas prit en compte la fatigue qu'il aurait après s'être entrainé, et il n'avait pas prévu s'endormir alors qu'il faisait encore jour. Maintenant qu'il faisait nuit, il avait deux raisons d'être puni. La première, c'est qu'il n'avait pas classé les dossiers. La seconde, c'est qu'il n'était pas rentré pour dormir. Double punition, ça fait encore plus mal, surtout quand ça vient de Nanao. Aussi, pris de panique, Hono' prit rapidement son Zanpakutô, et fonça vers le Sereitei. Il n'avait aucune envie d'être puni. Aussi, il comptait jouer sur le fait que tout le monde dormait pour rentrer discrètement dans sa chambre. Evidemment, il devait aussi remplir ces papiers, mais ça, il s'en occuperait une fois dans sa chambre. Une fois le Rukongai survolé, il se dirigea vers les quartiers de la huitième division. Il se demandait ce qu'il se passerait si Nanao lui tombait dessus. Enfin, elle travaillait peut-être encore avec de la chance, et avec encore plus de chance, elle n'avait pas vu son absence.

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Dix minutes plus tard, Hono' était devant une des portes de la Huitième Division. Se disant que c'était trop dangereux de passer par là, il sauta sur un mur, et fila vers le toit du hall qui cachait les appartements des officiers. Il comptait entrer dans sa chambre directement par la fenêtre. Il ne risquerait pas de tomber par hasard sur Nanao au moins. Sa chambre était en vue, et il regarda dans tous les sens pour voir si personne n'était dans les alentours. Voyant que personne n'était la, il fila directement vers sa fenêtre. Il était hors de danger maintenant... ou presque.

Ses narines se gonflaient au rythme d’une respiration lente, consciente, presque jouissive. Le jeune homme faisait entrer en lui les particules spirituelles résiduelles qui imprégnaient l’air du Seireitei, un sourire d’apaisement flottant sur le visage. Il se sentait bien là où il était, étendu sur le toit de sa division, en contact permanant avec une nourriture délicieuse pour tout Shinigami. Peut-être finirait-il par être heureux dans le monde des morts… Non ! pas sans elle. Ses yeux, auparavant perdus dans le vide de la nuit, il les ferma, serra les paupières de toutes ses forces, et sa respiration devint subitement saccadée. Le vent souffla dans ses cheveux, lui donnant une agréable sensation de fraicheur. Il se reprit, calma le ressentiment qui lui tenaillait le cœur, et essaya de faire le vide de toutes les contradictions qui assaillaient sa tranquillité ; entre le plaisir d’être ici, au sein de la huitième division qu’il voulait intégrer depuis qu’il en avait entendu parler, et la colère d’être mort et d’avoir été éloigné de tout ce qu’il aimait, il ne savait plus que penser. Tout était si différent dans la Soul Society. Surtout ce jeu continuel avec la mort le perturbait. Comment comprendre ces gens qui ne vivaient que pour le combat ? Il délaça son zanpakuto et l’éleva, droit devant lui. La chaîne d’argent qui reliait la garde au fourreau renvoyait les éclats de la lune.

*Comment me dirais-tu ton nom, alors que tu n’as même pas encore vu le jour ici ? alors que je ne t’ai pas encore laissé t’imprégner de la spiritualité exceptionnelle de ce pays de Cocagne ?*

Depuis qu’il était sorti de l’école des Shinigamis, le zanpakuto de Marsyas avait été scellé, ce qui lui avait évité un combat inutile quelques jours plus tôt [pour l’histoire du zanpakuto et du combat, voir https://brpg.forums-actifs.com/zone-sud-f31/acte-1-chap-2-born-to-be-wild-grimm-kuga-gin-vs-shinigamis-t648.htm#5635 ] . Certes, il avait été beaucoup plus utile lorsqu’il avait fui pour aller prévenir la quatrième division. Peut-être avait-il permis de sauver des vies, plutôt que de se perdre dans une vengeance futile. Ce mince fil argenté avait donc été très porteur. Pourtant, il n’avait aucun don pour le soin, et on lui avait donné un sabre. Pas n’importe lequel : un zanpakuto ! un sabre qui possède sa propre personnalité, sa propre intentionnalité et sa propre puissance. Marsyas était donc un combattant dans ce monde, il fallait s’y résigner. Il était donc un peu idiot de sceller de la sorte une arme tellement puissante, même si l’intention en était louable.

*Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire d’un idiot de pacifiste comme moi, Zanpakuto dont je ne connais pas le nom ?*

Il fut interrompu dans ses pensées par un bruit de course à pas feutrés sur le bord du toit, à quelques dizaines de mètres de lui. Il reconnut immédiatement l’habit des Shinigamis, mais resta sur ses gardes, au vu du Shinigami au sourire effrayant qui avait attaqué la Soul Society quelques temps auparavant. Visiblement, l’homme voulait rester discret. Il n’avait pas vu la toute récente recrue de la huitième, qui se fondait presque avec la crête de tuiles, et se pencha. Marsyas devina qu’il voulait s’introduire dans une chambre de sa division ; cela lui parut louche. D’un shunpô, il se retrouva devant l’autre, lui barrant le passage.

Qui va là ?

Disant cela, il scruta, menaçant, le nouveau venu. Ce dernier paraissait plus étonné que contrarié dans ses plans. Par mesure de précaution, Marsyas se préparait pourtant au combat, déterminé à lancer un sort d’entrave s’il le fallait.

Les deux hommes étaient suspendus dans l’air, Marsyas formant un écran entre l’inconnu et une fenêtre qui donnait sur les locaux de sa division. Ce dernier prit un ton calme, sans doute pour apaiser le jeune homme, et comprendre ce qu’il lui voulait avant de déclencher de quelconques hostilités.

- Hé ben, hé ben, doucement. On peut plus rentrer dans sa chambre tranquillement maintenant?

*Sa… sa chambre ?*

Marsyas se retourna, pour voir ce qu’il y avait exactement de l’autre côté de cette fenêtre. Des documents secrets d’une importance capitale ? Le capitaine qui dormait d’un sommeil paisible, en risque de mort ? Pire : la réserve de Saké de la huitième ? À la faible lueur de la lune, le Shinigami crut distinguer un lit vide et un bureau sur lequel trainaient des piles de feuilles. Cette pièce était… en tous points la même que la chambre de Marsyas, dans laquelle il était entré pour la première fois il y avait moins d’une semaine. Il se souvenait encore de la scène, le lieutenant Nanao lui avait fait visiter les lieux…

- À cet étage se trouvent les chambres des Shinigamis de la huitième division. Voici votre chambre. Des questions ?

Inutile de préciser que, au vu du ton autoritaire et cassant de la supérieure, Marsyas ne s’en était pas permises, de questions. Il avait défait son paquetage et était parti se promener en rue, allant à la rencontre des évènements que l'on sait.

Maintenant, tout lui revenait. Cette chambre, de laquelle il bloquait à présent l’entrée, était même voisine de la sienne. Donc, l'homme qui voulait y entrer ne pouvait être que...

*Espèce de gaffeur ! Tu viens d’agresser un de tes collègues… peut-être même un homme important dans la huitième…*

- Et toi, t'es qui?

Affolé par la prise de conscience de ce qu’il venait de faire, Marsyas se confondit en excuses, montrant son embarra par des gestes affolés et plusieurs sourires idiots.

Veuillez m’excuser ! Je… je ne savais pas que c’était votre chambre et… l’intrusion dans le Seireitei d’un Shinigami ennemi il y a quelques jours m’a rendu méfiant. Je ne sais plus à qui je peux me fier. En plus je suis nouveau… je… je n’ai pas encore pu faire connaissance avec tout le monde, voilà pourquoi je ne vous connais pas et pourquoi je vous ai pris pour un intrus. Je suis confus, vraiment confus… Je… je m’appelle Marsyas Kôiteki. Enchanté de faire votre connaissance, et désolé d’avoir commencé ces présentations de manière si brutale, finit par dire le gêneur, un peu calmé.

Il avait parlé assez fort auparavant, pris par l’anxiété d’avoir si mal agi, ce qui paraissait déranger fortement son interlocuteur. Lorsqu’il se tut enfin, il se baissa en guise de salut.

La tête penchée vers le bas, Marsyas attendait anxieusement la réaction du Shinigami. Ces derniers n’étaient pas réputés pour leur douceur et leur compréhension. Au contraire, à l’école des Shinigamis, il en avait vu de très nombreuses fois porter la main à leur sabre pour des incidents bien moindres que celui-ci. Il fut surpris d’entendre un léger rire venant de l’homme ne face de lui. Il releva la tête, étonné. L’autre le regarda, visiblement amusé et lui parla calmement.

-Allons, allons, pas la peine de faire autant de manières, j'vais manger personne. Je me rappelle maintenant, tu es aussi à la Huitième Division, je t'avais déjà vu. Quant à moi, je suis le 3ème siège de cette Division, et je m'appelle Dengeki Honoryuu, mais appelles moi Hono'. Pas la peine de paniquer, tu vois?

Ainsi, la personne qui se tenait en face de lui était le troisième siège de la huitième division… et il avait l’air tout aussi sympathique que son capitaine. Le verbe rassurant, le sourire facile et un comportement familier, tant de choses que Marsyas avait retrouvé chez son capitaine et qui étaient visiblement aussi des qualités du troisième siège. Lui qui était entré à l’école en détestant profondément tous les Shinigamis… ses stéréotypes étaient en train de tomber un par un. Et il était décidément bien content d’avoir atterri dans cette division, où l’ambiance qui régnait semblait bon enfant. Même Nanao… Sous sa façade austère et rigide, était peut-être quelqu’un de très sympa. Il ne pouvait en tout cas se prononcer sur elle pour l’instant. Rassuré par la réaction du troisième siège, Marsyas se releva entièrement et daigna se présenter plus correctement.

- Je vous remercie, Dengeki-sama ou… Hono’, puisque vous me le permettez. C’est un véritable plaisir que de faire votre connaissance. Comme vous l’avez dit, je suis moi-même de la huitième, et suis donc sous vos ordres. Je vais donc vous laisser entrer dans votre chambre, profiter d’un sommeil que vous avez certainement amplement mérité, dit Marsyas, ne sachant pas que Hono’ sortait justement d’une sieste dans le Rukongai.

Il s’écarta pour laisser passer le troisième siège et lui sourit.